"Les entreprises et les ONG tirent profit des échanges mutuels"

Depuis sa création en 2000, Entrepreneurs for Entrepreneurs - OVO en abrégé - encourage la croissance économique durable dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Comment ? En soutenant l'entrepreneuriat local. "Après tout, nous sommes convaincus que les entreprises sont le moteur de l'élévation du niveau de vie", déclare Björn Macauter, directeur général d'OVO.

Partir de ses propres forces

Pourquoi OVO se concentre-t-il sur l'entrepreneuriat local, et pas seulement sur l'aide ?
"Les habitants des pays à revenu faible ou intermédiaire ont le potentiel, la volonté et la force de se développer. Mais pour cela, le développement économique et l'entrepreneuriat sont essentiels. En fin de compte, l'emploi procure un revenu, une éducation plus longue, des perspectives et une motivation, de meilleures conditions sociales..."

"L'entrepreneuriat est donc le fil conducteur de tous les projets que nous soutenons. Nous aidons les entrepreneurs à créer des entreprises sociales et durables. Ou bien nous soutenons des projets d'ONG qui contribuent à remplir les conditions de base de l'entrepreneuriat, comme l'accès au financement, à la formation et aux outils."

Soutien de qualité

Sioen contribue également au financement de deux projets d'ONG par l'intermédiaire d'OVO. Pourquoi ce soutien est-il si important ?

"Tout d'abord, il y a l'argent, bien sûr. Grâce aux contributions financières des organisations, les ONG peuvent mettre en œuvre leurs projets, atteindre leur groupe cible et les faire progresser de la bonne manière."

"Mais ce qui est peut-être encore plus important que le financement, c'est la référence reconnue. Une multinationale ayant des bureaux dans 23 pays et soutenant OVO est une mine d'or. D'autres organisations nous remarquent. Nous sommes plus rapidement repérés, ce qui signifie que nous apparaissons également dans le réseau de nouveaux partenaires. En bref : le soutien d'organisations comme Sioen provoque un effet boule de neige. Et cela va dans les deux sens."

Que voulez-vous dire par là ?

"Les organisations qui soutiennent les ONG en retirent des avantages. Pour commencer, vous vous engagez pour plus que du profit : vous obtenez un rendement social et attirez l'attention sur certains problèmes. C'est un atout en soi."

"Par ailleurs, la responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) joue un rôle de plus en plus important dans la valorisation d'une marque. Les gens veulent travailler pour une entreprise qui vise également une dimension sociale. La RSE est un atout important, tant en termes de recrutement que de fidélité."

"Enfin, il y a aussi d'autres parties prenantes, comme les actionnaires et les consommateurs. Ils prennent de plus en plus en compte l'aspect durabilité globale. Une étude néerlandaise, par exemple, montre que 79 % des consommateurs modifient leur comportement d'achat en fonction de la responsabilité sociale, de l'inclusivité et de l'impact environnemental."

Échanges mutuels entre les entreprises et les ONG

Pourquoi OVO préconise-t-il particulièrement les collaborations plutôt que le simple soutien financier ?

"Les organisations et les ONG peuvent apprendre beaucoup les unes des autres. Traditionnellement, les entreprises visent principalement le rendement économique, tandis que les ONG se concentrent sur le volet social. Cela a changé au fil des ans. Le monde des affaires a adopté les ODD, mais il a du mal à appliquer ce cadre théorique dans la pratique. Les organisations d'aide ont une grande expérience dans ce domaine et peuvent aider les entreprises."

"À l'inverse, les ONG réalisent progressivement que le don permanent de ressources n'est pas une stratégie durable. Tôt ou tard, leur groupe cible doit faire le pas vers l'autosuffisance économique. Une démarche que les entreprises peuvent soutenir. L'interaction entre les deux parties peut être extrêmement enrichissante. La mise en commun de visions et d'expériences différentes donne lieu à des pollinisations croisées précieuses et alimente la créativité et l'innovation. Avec OVO, nous voulons assumer le rôle de facilitateur : nous réunissons les parties et mettons en place un processus d'apprentissage commun."

S'appuyer sur ses propres valeurs

Que faut-il pour qu'un partenariat soit réussi ?

"Il doit y avoir un lien avec les valeurs propres de l'entreprise. Un partenariat n'offre un avantage certain que si l'on s'appuie sur la vision de l'entreprise. Soutenir des projets qui correspondent à votre entreprise augmente la crédibilité et l'engagement."

"Sioen en est un très bon exemple. L'entreprise accorde une grande importance au leadership féminin, il est donc logique que Sioen soutienne un projet d'émancipation des femmes entrepreneurs au Sénégal. Le financement de la mission de Rikolto visant à concilier agriculture et protection de la nature en Indonésie est également logique, puisque Sioen produit dans ce pays. Grâce à un lien clair avec les activités et la vision de l'entreprise, la responsabilité sociale de l'entreprise devient un choix stratégique qui permet de faire la différence."

OVO : mission sur deux voies

Afin de stimuler l'entrepreneuriat local et durable, OVO fait appel aux entreprises et aux entrepreneurs belges. "D'une part, à travers eux, nous nous concentrons sur le financement d'initiatives professionnelles durables et de projets d'ONG. Après tout, une plus grande solidité financière entraîne une croissance plus rapide. D'autre part, OVO attache une grande importance au transfert de connaissances entre les entreprises belges et les entrepreneurs, par exemple dans le domaine du management d'entreprise et de l'assistance technique. À cette fin, OVO développe un réseau d'expertise. Ainsi, nous réunissons des entrepreneurs belges et africains afin qu'ils puissent apprendre les uns des autres."

Pour en savoir plus, consultez le site ovo.be